ADPS - Accompagnement à Distance en Prévention des Surdoses

Le service

La mission du service d’Accompagnement à Distance en Prévention des Surdoses (ADPS) est de réduire le risque de décès chez les personnes consommant seules à domicile, dans un véhicule, dans une salle de bain, ou dans tout autre endroit isolé, ou qui souhaitent être accompagnées durant leur consommation en offrant une assistance par téléphone ou par visioconférence. ADPS est un projet-pilote financé dans le cadre du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances (PUDS) de Santé Canada et administré par le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec. Il est géré par le Centre de Référence du Grand Montréal et offert par Drogue : aide et référence. Le service est gratuit, confidentiel, bilingue, accessible partout au Québec.

 

À qui s’adresse le service?

ADPS est un service pour toute personne qui consomme seule ou qui souhaite être accompagnée durant sa consommation car elle craint pour son bien-être. Il peut s’agir de consommation de drogues à risque de contamination, d’opioïdes (comme le fentanyl, le dilaudid et l’héroïne), de stimulants (comme le crack et la cocaïne), de dogues de party ou de drogues prescrites obtenues illégalement. ADPS n’accompagne pas les personnes consommatrices d’alcool ou de cannabis mais elles peuvent toujours contacter Drogue : aide et référence si elles ont besoin d’écoute, de soutien ou d’information.

 

Comment rejoindre le service?

ADPS est accessible par téléphone au 1 800 265-2626 option 2.

 

Comment ça fonctionne?

La personne qui contacte le service entre en contact avec un·e intervenant·e qui lui demandera son adresse. Cette étape est obligatoire car la personne ne peut bénéficier du service si elle ne consent pas à être secourue en cas de surdose.

ADPS en 5 étapes

  1. Tu nous appelles
    Tu contactes Drogue : aide et référence par téléphone au 1 800 265-2626, juste avant de consommer, puis tu choisis si tu veux poursuivre par téléphone ou visioconférence.
  2. On t’explique comment ça fonctionne
    Un·e intervenant·e t’explique les règles du service, notamment les situations où les urgences seront appelées. Tu dois donner un nom (vrai ou fictif) et dire où tu te trouves.
  3. On t’accompagne pendant ta consommation
    Tu nous indiques quand tu consommes. On reste avec toi tout le long, en parlant ou en silence, selon ce que tu préfères.
  4. On vérifie si tu vas bien
    Régulièrement, on te demande si tout va bien. Si tu ne réponds pas, on appelle les services d’urgence.
  5. Tu repars en sécurité — ou avec de l’info si tu en veux
    Si tout va bien, on termine l’appel. Si tu veux parler d’autre chose, on peut te soutenir ou te référer vers d’autres ressources.

Foire aux questions (FAQ)

Qui est Drogue : Aide et Référence?
  • Depuis plus de trente ans, Drogue : aide et référence (DAR) offre écoute, soutien, information et références aux personnes préoccupées par leur consommation de drogue, alcool et médicaments ainsi qu’à leur entourage.
  • C’est avec une écoute attentive et sans jugement que nos intervenant·e·s évaluent la situation de la personne, cernent le ou les problématiques et peuvent l’amener vers le soutien, l’information et la référence adéquate.
  • DAR reçoit annuellement plus de 20 000 demandes d’aide par téléphone et clavardage et a l’habitude de travailler avec des personnes aux parcours et expériences variés, qui consomment différentes substances.
  • Notre approche est sans jugement et basée sur le principe de réduction des méfaits : nous répondons aux besoins des personnes qui communiquent avec nous, peu importe si elles souhaitent arrêter de consommer, réduire leur consommation, s’informer pour elles-mêmes ou un·e proche ou trouver des ressources d’aide proches de chez elles.
Qu’est-ce que le service d’Accompagnement à Distance en Prévention des Surdoses (ADPS)?
  • ADPS est un service d’accompagnement à la consommation par téléphone ou visioconférence.
  • Il permet à toute personne qui ne veut pas consommer seul·e et qui consent à que le 911 soit contacté dans les cas nommés ci-dessous, et/ou qui est préoccupée par un risque de surdose, de se faire accompagner pendant qu’elle consomme.
À qui s’adresse le service ADPS?
  • Le service s’adresse à toute personne qui consomme des substances comportant un risque de surdose, peu importe la ou les substance·s consommée·s et peu importe la voie de consommation.
Sur quel territoire le service est-il disponible?
  • Le service est disponible partout au Québec. Pour des raisons de sécurité, il est nécessaire que la région soit couverte par un réseau stable (téléphone ou internet) pouvant garantir l’accompagnement sans interruption.
Quelles sont les heures d’ouverture du service?
  • Le service est disponible tous les jours de 11h à 2h30 du matin.
En quelles langues le service est-il offert?
  • Le service est offert en français et en anglais.
Le service est-il anonyme?
  • Tu devras simplement fournir un nom (ou un pseudonyme) et une information claire sur l’endroit où tu te trouves — comme une adresse ou un point de repère. Cette information est nécessaire en cas d’intervention des services d’urgence (voir la question Quelles sont les conditions d’accès au service?).
Mes informations personnelles seront-elles communiquées à quelqu'un d'autre?
  • Nous ne partagerons tes informations qu’avec les services médicaux d’urgence dans le cas où on devrait faire appel au 911.
  • Nous ne conservons aucune information permettant de t’identifier.
Qui sont les intervenant·e·s d’ADPS?
  • Les intervenant·e·s d’ADPS ont des parcours variés, à la fois au niveau personnel et professionnel.
  • Pour offrir des services, les intervenant·e·s n’ont pas besoin d’appartenir à un ordre professionnel.
  • Les intervenants·e·s doivent avoir une formation en intervention (DEC ou BAC). Détenir un certificat-maîtrise en dépendance est un atout important. Certain·e·s intervenant·e·s peuvent aussi avoir un savoir expérientiel, c’est-à-dire être ou avoir été elles-mêmes des personnes utilisatrices de drogues.
  • Les intervenant·e·s reçoivent de la formation, du soutien et de la supervision clinique en continu afin de bien connaître les enjeux, et aussi de garantir une approche sans jugement et non-stigmatisante dans leurs interventions.
Quelles sont les conditions d’accès au service?
  • ADPS accueille toute personne utilisatrice de drogues à risque de contamination, d’opioïdes (comme le fentanyl, le dilaudid et l’héroïne), de stimulants (comme le crack et la cocaïne), de dogues de party ou de drogues prescrites obtenues illégalement. Pour des raisons de sécurité, nous pouvons offrir le service uniquement si tu acceptes que les services d’urgence soient contactés si l’intervenant·e juge que ta vie est en danger. Pour que ceux-ci puissent intervenir, tu devras donc fournir l’adresse où tu te situes et/ou de l’information qui identifie clairement où tu te trouves.
Qu’arrive-t-il si je n’accepte pas que les services d’urgence soient contactés?
  • Si tu n’acceptes pas, l’intervenant·e pourra te fournir de l’information supplémentaire sur le service, ou te référer vers d’autres ressources et services.
Est-ce que je peux identifier une personne pour m’aider en cas de surdose ?
  • Si tu connais une personne proche de toi qui est formée à administrer la naloxone et les soins de premiers secours, et que tu aimerais qui t’accompagnes en cas de surdose, tu pourras nous partager ses coordonnées.
  • Ce peut être une personne que tu connais dans la cadre de ta vie personnelle, professionnelle et/ou dans un contexte d’intervention.
    • Des exemples de personnes incluent un·e parent·e ou ami·e, un.e voisin·e, un·e intervenant·e dans la ressource où tu te trouves, un·e travailleur·e de rue, ou autre.
  • Nous pourrons l’avertir s’il se passe quelque chose, après que nous aurons contacté les services d’urgence, pour qu’elle vienne à tes côtés si elle est disponible.
  • Nous ne partagerons pas l’information de cette personne avec qui que ce soit.
  • Afin d’assurer une intervention optimale de la part de notre service, il est important que la personne nommée soit au courant de ta consommation. Nous t’encourageons aussi à lui parler de notre service.
Allez-vous me référer vers un programme de traitement si j’appelle ce service?
  • Les services de DAR épousent une perspective de réduction des méfaits. Ils veulent accompagner les personnes selon leurs besoins exprimés à ce moment particulier de leur vie.
  • Nous ne te forcerons jamais à faire quoi que ce soit qui ne te convient pas, et nous te fournirons des informations sur d’autres services seulement si tu en exprimes un intérêt ou un besoin.
  • Dans ces cas, avec ton accord, et si tes besoins en accompagnement à la consommation ont été comblés, nous pourrons te transférer vers un·e intervenant·e dans nos autres services pour te soutenir et t’orienter vers les ressources dont tu as besoin, que ce soit en réduction des méfaits, traitement, et/ou tout autre aspect de ta vie ou de ta santé.
Comment se déroule l’accompagnement?
  • L’intervenant·e te présentera comment fonctionne le service. Il/elle te posera aussi des questions concernant les drogues que tu t’apprêtes à consommer pour mieux comprendre le contexte et pouvoir t’accompagner adéquatement.
  • Pour pouvoir bénéficier du service ADPS, l’intervenant·e te demandera de consentir à ce que les services d’urgence soient contactés dans certaines situations (voir la question Quelles sont les conditions d’accès au service?)
  • Si tu acceptes, l’intervenant·e va te demander de donner un nom (ça peut être un pseudonyme, mais quelque chose que tu reconnaîtras si tu arrêtes de répondre et qu’on doit t’interpeller verbalement).
  • Tu devras aussi fournir l’adresse où tu te situes ou de l’information qui identifie clairement où tu te trouves.
  • Tu seras invité·e à identifier un·e proche qui pourrait aussi t’aider en cas de besoin. Ce peut être une personne que tu connais dans la cadre de ta vie personnelle, professionnelle et/ou dans un contexte d’intervention.
    • Tu n’es pas obligé·e de fournir cette information, mais c’est fortement recommandé pour les personnes qui vivent à l’extérieur des villes ou dans des endroits où les services d’urgence peuvent prendre du temps à se présenter.
  • Nous allons t’inviter à:
    • Mettre ta naloxone à portée de main si tu en as;
    • Débarrer la porte de ta chambre, ton logement ou ton auto si ça s’applique pour faciliter l’accès des services d’urgence, si tu considères que c’est prudent de le faire.
    • Ranger tout objet qui pourrait te porter préjudice si jamais la police se présentait (par ex. matériel de consommation, substances, argent, armes, cellulaires, portables).
    • Placer ton ou tes animaux dans un endroit sécuritaire.
    • T’assurer que toute autre personne concernée sera en sécurité s’il se passe quelque chose ou si les services d’urgence doivent se présenter.
  • Nous allons partager certaines informations et l’opportunité de discuter des risques possibles et tes droits si jamais la police se présentait suite à un appel aux urgences.
  • Nous allons te poser des questions pour comprendre ce que tu consommes et comment, pour aider à évaluer les risques que tu vives une surdose.
  • Nous allons te demander de nous indiquer quand tu consommes.
  • Nous allons rester avec toi sur la ligne tant et aussi longtemps que tu en as besoin et/ou quand nous sommes certain·e que tu vas bien.
  • Alors que nous t’accompagnons, nous pourrons discuter ou juste rester sur la ligne sans parler, c’est à toi de décider ce que tu préfères.
  • Nous allons te demander de nous indiquer que tu vas bien après 1 minute, 2 minutes et 3 minutes et t’appelant par le nom que tu nous as donné en début de conversation.
Qu’arrive-t-il si je cesse de répondre pendant l’accompagnement?
  • Si tu ne nous réponds pas ou que tu ne nous indiques pas que tu vas bien à la 1ère et la 2ème minute, nous allons essayer de t’interpeller vocalement aux minutes 2.5 et 3.
  • Si tu n’as toujours pas indiqué que tu vas bien à la troisième minute, nous allons appeler les services d’urgence et leur fournir l’adresse/lieu que tu as fournis pour qu’ils interviennent.
  • Nous n’appellerons les services d’urgence que si nous jugeons que ta sécurité physique est à grand risque (c’est-à-dire si tu n’as pas réagi à trois minutes suivant le début de ta consommation) ou si tu nous fais la demande.
  • Nous contacterons après ton ou ta proche si tu nous as donné le nom d’une personne à contacter.
  • Nous resterons en ligne jusqu’à l’arrivée des services d’urgence.
Pouvez-vous garantir ma sécurité avec ce service ?
  • Non, malheureusement, nous ne pouvons pas complètement garantir ta sécurité.
  • Dans un contexte où plusieurs substances sont contaminées, consommer seul·e comporte des risques importants. Certains de ces risques échappent à notre contrôle, par exemple la puissance de la substance contaminante, ou encore le délai d’intervention des services d’urgence, selon la région où tu te situes.
  • Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour t’apporter de l’aide le plus rapidement possible, mais nous ne pouvons pas garantir que cette aide te parviendra à temps.
  • Il est important de savoir que le temps d’arrivée des premiers répondant·e·s et des ambulances varie grandement dépendant d’où tu te trouves au Québec. Comme pour d’autres situations de santé critiques (par exemple un arrêt cardio-respiratoire), le temps qui s’écoule avant le début de l’intervention d’urgence influence les chances de survie, ainsi que la possibilité de vivre des séquelles suite à une surdose.
  • Nous voulons offrir une ressource qui aide à briser l’isolement que ressentent plusieurs personnes qui consomment des substances, et qui donne une autre option dans la boîte à outils pour réduire les risques liés à la consommation. S’ils sont disponibles dans la région où tu te trouves, nous t’encourageons fortement à accéder à des services en personne, y compris les services de consommation supervisée, les centres de prévention des surdoses, et les services d’analyse de substances.
Pouvez-vous garantir que la police n'interviendra pas si vous faites appel aux services d’urgence?
  • Même si nous adoptons une approche basée sur la réduction des méfaits et que pour nous, une surdose est une situation d’urgence liée à la santé, nous ne pouvons pas garantir qui se présentera si nous faisons appel aux services d’urgence.
  • Il se peut que la police municipale ou provinciale (SQ, Sûreté du Québec) se présente. Pour te protéger et minimiser les risques : suppose que la police viendra et prépare-toi en avance en conséquence, par exemple en cachant toute chose qui pourrait te porter préjudice.
  • Mieux comprendre tes droits et les risques liées aux interactions avec la police pourrait t’aider à interagir et à évaluer la situation si jamais la police se présente.
  • En principe, la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdoses interdit aux agent·e·s de police d’arrêter une personne en situation de surdose, ou les personnes qui demeurent sur les lieux lorsque les services d’urgences arrivent, pour possession simple ou pour un bris de condition liée à une accusation de possession simple. Cela dit, cette loi ne limite pas les pouvoirs des agent·e·s de police aux fins d’enquête, et ne leur interdit pas d’arrêter quelqu’un pour toute autre infraction criminelle (ex. possession en vue du trafic, vente ou partage de drogues, entrave), pour bris de conditions en relation avec toute autre infraction criminelle, ou pour un mandat émis au Canada.
  • Nous t’encourageons à te référer à ces informations juridiques, développées par l’organisme Stella et propres au Québec, pour en apprendre plus sur tes droits et les pouvoirs policiers dans différents contextes. Les intervenant·e·s de DAR pourront aussi te fournir des informations additionnelles.
  • Si jamais tu subissais des conséquences néfastes résultant de l’arrivée des services d’urgence et/ou de la police, nous t’invitons à nous appeler pour partager cette information afin que nous puissions surveiller toute forme d’abus, de violation des droits ou autres méfaits résultant du besoin d’accéder aux services d’urgences.
D’où vient l’idée du service ADPS?
  • Depuis longtemps, des personnes qui consomment des substances s’entraident entre elles en s’accompagnant à distance, par téléphone ou messagerie. Pendant la pandémie de COVID-19, des services d’entraide de type “grassroots” ont vu le jour sur les réseaux sociaux pour répondre à l’isolement et prévenir les surdoses.
  • La ligne canadienne NORS (National Overdose Response Service) offre depuis plusieurs années un service d’accompagnement téléphonique en prévention des surdoses, partout au pays.
    Au Québec, l’AQPSUD (Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues) a exploré la possibilité de mettre en place un service similaire au sein de ses activités. L’organisme a finalement conclu qu’il n’avait pas les ressources nécessaires pour l’offrir directement.
  • Face à ce besoin, Drogue : aide et référence (DAR) s’est engagé à intégrer ce type de service à son offre, avec le soutien de partenaires comme l’AQPSUD, l’AIDQ, le GRIP et PROFAN 2.0. Ce projet est rendu possible grâce à un financement dédié et une volonté de bâtir un service sécuritaire, éthique et centré sur les personnes. L’implication des personnes ayant une expérience vécue de la consommation est au cœur du projet. Cette expertise est reconnue et valorisée à travers :
    • le recrutement de consultant·e·s communautaires pour guider la conception et la formation de l’équipe,
    • des pratiques d’embauche inclusives pour les intervenant·e·s du service.