Drogue : aide et référence, fier bénéficiaire du Fonds communautaire Bell cause pour la cause 2022
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Lire la suiteLa toxicomanie est un réel enjeu de société aux conséquences parfois dramatiques sur la santé des utilisateurs de substances psychoactives (SPA). Face à cet enjeu, différentes approches sont possibles. Entre répression et accompagnement, système judiciaire et système de santé : qu’est-ce que la réduction des méfaits et quels sont les objectifs de cette approche?
Au Canada, plusieurs drogues sont illicites. Cela signifie qu’il est interdit d’en produire, d’en importer ou d’en exporter, d’en faire le trafic ou même simplement d’en posséder. Parmi ces drogues, on trouve notamment :
Puisque ces drogues sont illégales, la personne qui en possède peut être accusée d’une infraction criminelle et être condamnée, et cela, peu importe qu’elle en possède pour en faire le trafic ou pour sa propre consommation. Toutefois, la criminalisation de la possession de drogue n’empêche pas les personnes dépendantes de se procurer et de consommer des drogues illicites, avec des conséquences souvent désastreuses pour leur santé.
En raison de la criminalisation des drogues, les personnes dépendantes n’ont d’autre choix que de consommer dans le secret, avec tout ce que cela comporte de risques pour la santé du consommateur et la santé publique. On relève notamment :
Face à ces constats, des approches différentes de la seule répression se sont progressivement développées à travers le monde. L’approche de réduction des méfaits a ainsi vu le jour, initialement en Europe, dans les années 1980.
Un méfait est « une action mauvaise, nuisible ». C’est aussi « le résultat néfaste de quelque chose ». Lorsqu’on parle de méfaits liés à la consommation de drogues, on parle donc des conséquences néfastes de cette consommation, tant pour l’individu qui consomme que pour ses proches et la société dans son ensemble.
La réduction des méfaits est une approche pragmatique et humaniste qui se base sur un constat simple : la toxicomanie existe dans la société, malgré la criminalisation de l’usage et la possession des drogues. Il demeure que la société peut choisir d’encadrer la consommation avec des mesures sanitaires ou tenter de la contrôler par des lois, menant à des mesures d’emprisonnement.
La criminalisation et la seule répression ne répondent pas à l’enjeu de santé publique que représente la consommation de drogues : puisque la possession de drogue est un crime, alors le consommateur est un criminel. Il doit alors continuer de se cacher ou faire face à la justice.
La réduction des méfaits, tel que son nom l’indique, consiste à réduire les effets néfastes liés à la consommation de drogues. Elle est différente de l’approche exclusivement répressive qui consiste à tenter d’éliminer la consommation en interdisant les substances.
Cette approche existe au Canada et au Québec. Concrètement, elle consiste notamment à :
Les services d’injection supervisée sont des espaces où les personnes dépendantes peuvent s’injecter leur propre drogue en ayant accès à du matériel sécuritaire et sous la supervision de professionnels qualifiés, par exemple des infirmiers.
En plus de l’injection supervisée, les SIS peuvent offrir un accès à d’autres soins tels que des dépistages d’infections transmises sexuellement, des services de vaccination, de contraception ou encore d’information et d’éducation.
Pour trouver un SIS, rendez-vous sur le site trouvetoncentre.com.
L’approche de réduction des méfaits permet ainsi de réduire les risques de mortalité liés aux surdoses, mais aussi d’offrir un réel accompagnement des personnes en situation de dépendance afin de les aider à préserver leur santé et contrôler leur consommation.
Attention : la réduction des méfaits ne peut toutefois pas empêcher l’ensemble des risques liés à la consommation de substances psychoactives. C’est vrai pour les enjeux de santé, mais aussi pour les éventuelles conséquences judiciaires, puisque la possession de ces substances demeure illégale au Canada.
Pour en apprendre plus sur la réduction des méfaits:
Par Alexandre Haslin
Sources : Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) / Gouvernement du Canada / Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ) / Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCID) / CIUSSS Centre-Sud / Cliquez Justice
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