Il n’a échappé à personne que l’actualité est particulièrement lourde : inflation, crise du logement, changements climatiques, guerres… Chaque jour, les nouvelles peuvent provoquer un sentiment de malaise, d’impuissance ou de peur. Dans ce contexte, il est tout à fait normal de se sentir dépassé·e. Et, pour beaucoup de gens, la consommation de substances devient une façon de tenter de se recentrer, de mettre les pensées sur pause, de décrocher. Une stratégie compréhensible, mais qui peut rapidement devenir un piège et faire plus de mal que de bien.
Une époque très anxiogène
Nous vivons une époque marquée par l’incertitude. Face à cette réalité, il est normal de ressentir :
- de l’anxiété ou de l’angoisse;
- de la colère ou de la tristesse;
- de l’inquiétude pour l’avenir;
- de la fatigue ou un sentiment d’épuisement.
Ces émotions sont des réactions humaines, saines et légitimes à un environnement instable. Pour rester supportables, elles devraient toutefois rester ponctuelles. Lorsqu’elles sont vécues sur de longues périodes, ces émotions peuvent avoir un impact majeur sur la qualité de vie et pousser à se tourner vers des solutions rapides de soulagement. Par exemple : la consommation de substances.
Consommer pour se calmer : un réflexe humain
Quand on est stressé·e, notre cerveau cherche à nous protéger. Il veut retrouver rapidement un sentiment de sécurité ou de plaisir. L’alcool ou d’autres drogues peuvent alors sembler efficaces pour soulager l’anxiété ou l’angoisse. Ce réflexe n’est pas rare. Il peut être perçu comme une façon de « geler » les émotions, de déconnecter, ou de retrouver un semblant de bien-être. Le lien étroit entre certains troubles mentaux (anxiété, dépression) et la consommation de substances a d’ailleurs été démontré par plusieurs études[1]. On parle alors de troubles concomitants.
Mais ce soulagement est souvent de courte durée. Avec le temps, la consommation peut :
- augmenter les symptômes d’anxiété ou de dépression;
- nuire au sommeil et à l’énergie;
- entraîner une perte de contrôle ou une dépendance.
Prendre soin de soi et demander de l’aide
Quand le monde extérieur devient difficile à supporter, il est possible de se tourner vers des stratégies qui apaisent. Ça peut être des choses aussi simples que prendre une marche, faire de l’exercice, exprimer ce qu’on ressent en écrivant ou parlant à un·e proche, pratiquer une activité artistique ou encore des exercices de respiration contrôlée.
Il est aussi important de bien gérer son exposition aux nouvelles. Sans se couper complètement de la réalité du monde, il est possible d’apprendre à mieux s’informer, sans se laisser submerger par le flot d’informations en continu.
Enfin, il est sain de demander de l’aide lorsque le défi est trop grand et que l’on pense manquer de ressources pour y faire face. Nos intervenant·e·s sont là pour vous écouter, vous soutenir et vous aider à identifier les raisons qui vous poussent à consommer et gérer votre consommation et élaborer des stratégies pour le gérer. Contactez-nous au 1 800 265-2626 ou par clavardage en bas à droite de l’écran. C’est gratuit, confidentiel et accessible 24/7.
Si vous cherchez des ressources spécialisées en santé mentale, ou encore des activités de loisirs, groupes d’entraide ou toute autre ressource pour vous changer les idées, contactez le 211 Grand Montréal/Gatineau ou le 211 Québec Régions en composant le 211. Des milliers de ressources sociocommunautaires existent à travers le Québec, gratuites ou à moindre coût.