Qu’est-ce que la dépendance?

La dépendance est un état chronique et complexe. Elle se caractérise par une perte de contrôle sur l’usage d’une substance, une recherche compulsive de celle-ci malgré ses conséquences négatives, ainsi qu’un désir intense (craving) d’en consommer.

Il existe différents types de dépendance :

  • Physique : se manifeste par des symptômes de sevrage à l’arrêt de la consommation.
  • Psychologique : la personne ressent le besoin de consommer pour faire face à certaines émotions ou situations.

La dépendance peut concerner des substances comme l’alcool, les drogues ou les médicaments, mais aussi des comportements comme les jeux de hasard, les achats ou les jeux vidéo.

Le circuit de la récompense

Les comportements qui procurent du plaisir activent dans notre cerveau un ensemble de régions appelé circuit de la récompense. Ce circuit est au cœur de la motivation, du plaisir et de l’apprentissage.

Quand nous faisons quelque chose d’agréable (manger, rire, avoir une interaction sociale), ce circuit s’active et libère un neurotransmetteur, la dopamine, qui nous procure une sensation de plaisir. Cela nous incite à recommencer.

Ce mécanisme est essentiel à la survie puisqu’il nous pousse à reproduire les comportements bénéfiques. Mais il peut être détourné par certaines substances psychoactives.

Qu'est-ce que la dépendance

Drogues et perturbation du circuit

Les drogues agissent directement sur ce circuit. Elles stimulent une libération de dopamine beaucoup plus importante que celle causée par les plaisirs naturels, ce qui entraîne une sensation de bien-être intense. Le cerveau enregistre cette sensation comme étant très importante, et incite à répéter la consommation.

À force de solliciter le circuit de la récompense de manière artificielle, le cerveau s’habitue à ces stimulations :

  • Les stimuli naturels (comme manger ou socialiser) deviennent moins gratifiants.
  • Il faut augmenter les doses pour ressentir les mêmes effets (tolérance).
  • Le désir de consommer devient de plus en plus présent, au point d’éclipser d’autres motivations.

Ce mécanisme est au cœur de la perte de contrôle caractéristique de la dépendance.

 

Le cycle de la dépendance

Au-delà de ce phénomène neurobiologique, un ensemble complexe de causes peuvent conduire une personne à développer une dépendance. C’est ce qu’on appelle le cycle de la dépendance. Souvent, la personne consomme une substance pour apaiser un malaise : calmer une angoisse, fuir un mal-être, oublier un problème. Cet effet recherché est immédiat, mais temporaire. Lorsque la substance cesse de faire effet, les émotions désagréables refont surface — parfois intensifiées.

Ce mécanisme illustre comment certaines substances peuvent devenir une stratégie de gestion émotionnelle à court terme, bien qu’elles nuisent à long terme. La consommation devient alors une solution « facile » pour apaiser les émotions, au détriment de stratégies plus durables.

Mais les émotions non traitées s’accumulent. Et lorsqu’une tentative de contrôle survient, la personne doit en plus affronter les effets du sevrage : anxiété accrue, dépression, inconfort physique, irritabilité. Ces symptômes renforcent l’envie de reprendre la consommation, bouclant le cycle.

Briser ce cercle vicieux passe par le développement d’alternatives concrètes et accessibles à la consommation, souvent avec l’appui d’un accompagnement professionnel.

Le schéma ci-contre illustre bien ce cycle.

Le cycle de la dépendance

Craving, tolérance, sevrage

  • Tolérance : le corps s’adapte à la substance, et il faut augmenter la dose pour obtenir le même effet.
  • Sevrage : lorsque la personne cesse de consommer, elle ressent un ensemble de symptômes désagréables (physiques ou psychologiques).
  • Craving : le besoin impérieux de consommer, souvent ressenti comme irrépressible.

Ces phénomènes sont les piliers du cycle de la dépendance.

 

Les 11 critères du DSM-5

Le DSM-5 est le manuel de référence des troubles mentaux. Il définit 11 critères permettant de diagnostiquer un trouble lié à l’usage d’une substance. En voici une synthèse :

  1. Consommation en quantité plus importante ou sur une plus longue période que prévu.
  2. Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler la consommation.
  3. Beaucoup de temps passé à obtenir, consommer ou récupérer de la substance.
  4. Craving ou désir intense de consommer.
  5. Consommation récurrente malgré des problèmes dans la vie quotidienne.
  6. Abandon ou réduction d’activités sociales, professionnelles ou de loisirs.
  7. Usage répété dans des situations dangereuses.
  8. Poursuite de la consommation malgré des problèmes physiques ou psychologiques.
  9. Tolérance accrue (besoin de doses plus fortes).
  10. Symptômes de sevrage à l’arrêt ou réduction de la consommation.
  11. Consommation persistante malgré les conséquences négatives.

Le diagnostic de dépendance est posé si la personne présente au moins 2 de ces critères dans une période de 12 mois.

D’autres outils permettent d’autoévaluer sa consommation, tels que le questionnaire AUDIT.

Nous pouvons vous aider

Vous vous questionnez sur votre consommation ou celle d’un proche ?

👉 Contactez-nous au 1 800 265-2626
💬 Clavardez sur notre site

Nos services sont accessibles 24/7, gratuits, confidentiels et sans jugement.

📌 À retenir

  • La dépendance résulte d’un dérèglement du circuit de la récompense dans le cerveau.
  • Les substances sont souvent utilisées de manière excessive pour calmer une angoisse, fuir un mal-être, oublier un problème
  • Les substances psychoactives entraînent une libération de dopamine, influençant nos comportements.
  • Le développement de la tolérance pousse la personne à augmenter les doses.
  • La dépendance peut être physique, psychologique ou les deux.
  • Le DSM-5 liste 11 critères pour identifier un trouble lié à l’usage de substances.